Description

La célèbre dalle funéraire trilingue, écrite en trois traductions parallèles, en grec, en latin et en hébreu, date du VIe siècle et appartient à la sépulture de Meliosa, une jeune juive. Elle symbolise le début de l'installation de la communauté juive à Tortosa. Cet élément épigraphique prouve que les juifs étaient présents dans la ville depuis une époque très ancienne. Après que la ville a été conquise par Ramon Berenguer IV, le comte a fait don des anciens chantiers navals arabes à la communauté juive, afin d'y permettre la construction de 60 logements. Le vieux quartier juif était né. Ce fut la première découverte d'une juiverie ou d'un quartier habité exclusivement par des juifs à Tortosa. Plus tard, le nouveau quartier juif a été construit au début du XIIIe siècle. Il conserve à peu près intacts la structure des rues du quartier juif et quelques-uns de ses toponymes. Le quartier juif de Tortosa nous invite à faire une promenade courte et stimulante, et à nous enfoncer dans les ruelles blanches et étroites. C'est un voyage dans le temps.



La synagogue Le premier arrêt de notre promenade dans le quartier juif de Tortosa pourrait être l'emplacement de l'ancienne synagogue. Les visiteurs trouveront dans la juiverie des indications et des petites cartes, qui les aideront à se situer et à trouver le point suivant. L'existence d'une synagogue est documentée depuis le début du XIVe siècle. La synagogue ou le temple des juifs était un lieu consacré à la prière et aux cérémonies religieuses. À côté des synagogues, il existait également des bains dans lesquels étaient réalisés des rituels de purification. Ensuite, en suivant la rue de Jérusalem, nous trouverons la Boucherie juive.

 

La Boucherie juive La Boucherie juive se trouve aussi du même côté, mais dans la rue du Fortó. Elle appartenait à la famille des Sentmenat et était louée pour les juifs. Elle dépendait de l'aljama ou du gouvernement communautaire, qui établissait les mécanismes nécessaires pour que la viande consommée soit purifiée ou casher.



Le four des juifs Au XVIIe siècle déjà, ce four était connu comme le Four du Seigneur Roi, et était encore situé au bout de la rue du Fortó. L'aljama possédait des institutions et des établissements de base pour fonctionner, et l'un d'eux était le four des juifs, où était élaboré le pain sans levure. Le four était une source de revenus importante pour la ville. La famille des Montcada et l'Ordre du Temple ont bénéficié pendant le Moyen-âge de la perception des intérêts pour la cuisson du pain dans le four tenu par les juifs.

 

La poterie Nous pourrons découvrir l'endroit où existait la poterie dans la Rue Major de Remolins. L'activité de la poterie de tradition arabe remonte au Moyen-âge tardif, et s'est développée dans le quartier de Remolins pendant la fin du XIXe siècle et la première moitié du XXe siècle. L'édifice était occupé par la production d'emballages de céramiques à usage domestique et agricole, et servait aussi de logement. Le four de céramique à base circulaire est conservé au rez-de-chaussée, et plus précisément dans la cour. Si nous continuons dans la même rue, nous trouvons l'édifice dénommé la synagogue ou la Maison de Sant Jordi.

 

La synagogue ou la Maison de Sant Jordi. L'édifice, connu populairement comme la synagogue, est d'origine médiévale. Il a été construit au XIVe siècle pour servir d'hôpital. À partir du XVIIIe siècle, il s'est converti en une caserne de cavalerie, et a commencé à être connu sous le nom de Quartier du Prince ou de Remolins. Arrivés là, nous nous trouvons aux pieds des murailles du XIVe siècle.



Les fondations des murailles du XIVe siècle. Les restructurations urbanistiques, avec la construction des eixamples (quartiers larges) pendant le XIXe siècle, ont pour conséquence l'effondrement du tronçon de muraille qui allait de la Tour du Cèlio ou Grossa de Vimpeçol jusqu'à la Tour de Vimpeçol de Ribarech ou Tour ronde, qui se trouvait au bord du fleuve. Il est encore possible de parcourir sur ce pan de muraille les traces parallèles au Ravin de Cèlio. Le portique de Vimpeçol, qui était situé au bout de la rue Major de Remolins, était l'un des axes principaux de la ville, puisqu'il reliait les petites agglomérations du côté gauche du fleuve, et servait de sortie au chemin royal en direction de Saragosse.

 

Tour de Célio. Ce secteur de fortification s'étend sur le côté nord de l'enceinte des murailles de la ville, où se situe le quartier de Remolins. Il conserve actuellement son tracé intact, ainsi qu'une extension importante du chemin de ronde. Une grande partie du tronçon correspond à la façade de la muraille, à l'exception des tours fortifiées aux deux extrémités, aux pieds du ravin. D'un côté, la tour appelée Tour de Célio ou Grande Tour, et de l'autre, sur la partie surélevée, les restes de deux tours carrées qui sont restées intégrées dans la structure des fortifications de Saint Joan, sur lesquelles elle s'adosse. Nous pouvons arriver rapidement par les murailles au célèbre portique des juifs.

 

Le Portique des juifs Situé en plein milieu du tracé de la muraille médiévale du XIVe siècle qui fermait le Quartier juif, la porte donnait sur le cimetière ou le cimetière juif, et sur les jardins cultivés de l'autre côté des murs. Le portique était une sortie secondaire ou alternative qui, à l'époque des grandes crues de l'Èbre, avait pour mission de faciliter la sortie hors des murailles par le chemin appelé le vieux chemin. Après avoir vu le portique des juifs, nous pouvons revenir un peu sur nos pas et prendre la rue de la Vilanova.



Rue de la Vilanova. La structure du quartier juif qui ressemble à un labyrinthe est coupée dans cette rue, et il faut remarquer la particularité du tracé rectiligne, ainsi que sa largeur. La construction est documentée au début du XVe siècle, lorsque des maisons et des auberges ont été démolies afin d'obtenir l'apparence et la structure actuelles.

 

Nous pouvons finalement terminer notre route dans le quartier juif de Tortosa, sur la jolie place de la Figuereta, qui conserve un ancien puits, au centre d'un espace pur et rempli de paix.